Inégalités et opérations
somme :
a £ b Þ a + c £ b + c
en particulier : a £ b et c ³ 0 Þ a £ b
+ c et a - c £ b
Ceci se généralise :
On peut retenir : pour majorer une somme, on majore chaque terme de la
somme.
produit :
On résume les propriétés précédentes en disant que la relation d'ordre
usuelle dans R est compatible avec l'addition et la multiplication des
réels. Attention, la multiplication par un nombre négatif renverse le sens des
inégalités.
opposé :
a £ b
Þ -a ³ -b
inverse :
L'inverse
d'un nombre positif est un nombre positif, mais les inverses des nombres
positifs se rangent dans l'ordre inverse...
différence, quotient :
On ne peut rien dire,
par exemple :
13 £ 19 , -15 £ 10, mais 13 - (-15) > 19 -10
1 £ 1 , 1 £ 2, mais 1/1 > 1/2
Pour encadrer une différence x - y, le mieux est d'encadrer -y, puis x +
(-y) :
De même
pour un quotient de nombres positifs :
On peut
retenir : Pour majorer un quotient de termes positifs, on majore
le numérateur et on minore le dénominateur.
Illustrons quelques-uns de ces points en traitant l'exercice
archi-classique suivant :
a) Montrer que pour tout entier naturel n
supérieur ou égal à 2 :
b) En
déduire que la série de terme général 1/n2, n appartenant à N*, est convergente.
Réponse :
a) Pour n supérieur ou égal à 2, n2³ n(n - 1) > 0, donc
(Pour majorer un quotient de nombres positifs, on a
minoré le dénominateur.
Et pourquoi n2
est-il supérieur ou égal à n(n - 1) ?
Parce
que n - 1 £ n et n ³ 0, donc (n - 1).n £ n.n = n2 (inégalités et produit).
Ou
bien parce que (n - 1).n, qui est égal à n2
- n, est inférieur ou égal à n2...)
L'égalité demandée ne pose pas de problèmes, il suffit de
réduire au même dénominateur le membre de doite.
b) Il s'agit de montrer que la suite (Sn) définie par :
est convergente. Or elle est croissante (car Sn+1 - Sn = 1/(n+1)2 > 0), et il reste à
démontrer qu'elle est majorée.
Mais pour majorer une somme, on majore chaque
terme de la somme. Le a) fournit :
Et par
conséquent
La suite (Sn) est donc croissante et majorée, donc convergente,ce
qu'il fallait démontrer...
Inégalités et fonctions
Le principe général est le suivant :
Soit f une fonction croissante sur l'intervalle I, a et
b deux éléments de I. Alors : a £ b Þ f(a) £ f(b) Soit f une fonction décroissante sur l'intervalle I, a et b deux éléments de I. Alors : a £ b Þ f(a) ³ f(b) |
On a de plus :
Soit f une fonction continue et strictement croissante
sur l'intervalle I, a et b deux éléments de I. Alors :
a £ b Û f(a) £ f(b) Soit f une fonction continue et strictement décroissante sur l'intervalle I, a et b deux éléments de I. Alors : a £ b Û f(a) ³ f(b) |
En effet, avec les hypothèses supplémentaires, f est une bijection, et la
bijection réciproque a le même sens de variations.
Une fonction croissante
conserve le sens des inégalités, une fonction décroissante renverse le sens des
inégalités.
Voici quelques cas particuliers, d'usage constant :
0
£ a £ b Þ a2 £ b2
Mais a2 £ b2
implique seulement Ö (a2) £Ö (b2), c'est-à dire ½
a½£½ b½ , soit a £ b SI de plus si a et b sont tous deux ³ 0.
a £ b Û a3 £ b3
0 £ a £ b Þ a r £ b r
pour tout réel r positif
0 < a
£ b Û ln(a) £ ln(b)
a £ b Û ea £ eb
Inégalités et valeur
absolue
Rappel :
½x½ = max {x, -x} (le plus grand des deux nombres x, -x)
½x½ est la
distance du point x au point 0 de la droite réelle :
½a - b½ est la distance du point a
au point b :
Pour tout x
: ½ x½³ 0 , et½ x½ = 0 Û
x = 0
½ x.y½ = ½ x½ .½
y½
½ x + y½£½ x½ + ½
y½ ( inégalité triangulaire)
Attention, on a
seulement ½ x - y½£ ½ x½ +
½ y½ .En général, ½ x - y½
n'est pas inférieur ou égal à ½ x½ - ½
y½
½A½£ B Û -B £ A £
B
½A½³ B Û A ³ B ou A £ -B
Ainsi, avec e > 0 : ½ x - x0 ½ < e Û -e < x - x0 < e Û x0 - e < x < x0 + e :
L'ensemble des points x qui conviennent est l'ensemble des points x dont la
distance à x0 est inférieure à e . Cet
ensemble est l'intervalle ouvert centré sur x0 et de rayon e . On peut aussi dire que x0 est une valeur
approchée de x à moins de e près.
Passage à la limite dans les inégalités
Si f £ g, limb f = L, limb' g
= L' , alors L £ L'
Si f £
g £ h, limb f = limb' h = L,
alors limb g = L
Si |f(x) - L½ £ g(x) et limb g = 0, alors limb f = L
Intégrales et inégalités
Si a £ b et f ³ 0 sur [a,
b], alors :
Si a £ b et f £ g sur [a,
b], alors :
Et en probabilités ?
Soit X une variable aléatoire à valeurs dans N. Remarquons que pour
tout n dans N :
(X £ n) = (X = n) È (X £ n - 1)
(même pour n = 0,
car X est à valeurs dans N !). Par additivité , on obtient :
P(X
£ n ) = P(X = n) + P(X £ n -1)
; par conséquent :
P(X = n) = P(X £ n ) - P( X £ n - 1)
La
connaissance de la fonction de répartition de X suffit à déterminer la loi de
X.
De la même manière , avec toujours X v.a à valeurs dans N :
(X
³ n) = ( X = n) È (X ³ n + 1)
P(X ³ n ) = P(X = n) +
P(X ³ n +1) ;
P(X = n) = P(X ³ n ) - P( X ³ n + 1)